lunedì 8 novembre 2010

Effondrement de la « caserne des gladiateurs »

Effondrement de la « caserne des gladiateurs »
Richard Heuzé
Le Figaro 8/11/2010

Le site de la ville de Pompéi a cédé sous l'assaut conjugué des pluies et de la négligence.

La « caserne des gladiateurs » n'existe plus. L'un des sites les plus emblématiques de Pompéi, en bordure du Grand Théatre, s'est effondré samedi à 6 heures du matin. Les fortes pluies des derniers jours ont sapé les fondations de ce grand édifice public construit au IIe siècle avant Jésus-Christ et transformé en caserne après le séisme de l'an 62 de notre ère, dix-sept ans avant la catastrophique éruption du Vésuve. Selon les premières constatations, des restaurations malhabiles faites à la Libération et la coulée de plaques de béton ont appesanti et fragilisé la structure sans que rien ne soit entrepris depuis pour conjurer un risque prévisible. La caserne des gladiateurs, qui comprenait une grande salle carrée de 8,50 mètres de côté, était décorée de dix victoires ailées portant des glaives et des boucliers, de trophées et de chars ainsi que de peintures murales rouges. «Nous devons tous ressentir ce qui s'est passé à Pompei comme une honte pour l'Italie. Qui en a la responsabilité doit s'en expliquer au plus vite et sans hypocrisie », a durement commenté le président de la République, Giorgio Napolitano.
Un état de désaffection préoccupant
L'entourage du leader de droite Gianfranco Fini et l'opposition de gauche ont exigé la démission du ministre des Biens culturels, Sandro Bondi. « Je l'aurais déjà donnée si je me sentais responsable », a commenté ce dernier, sur place. Le moss dernier, il avait déserté le Conseil des ministres qui avait adopté la loi de finances pour protester contre les coupes budgétaires dans son ministère. Pompéi, un site de 242 000 m' avec 17 000 m' de dessins muraux, connait depuis longtemps un état de désaffection préoccupant. Le Temple d'Apollon, la « Maison du faune », la « Maison du poète tragique » avec son inscription « cave canem » sont menacés sans qu'aucune mesure de protection ne soit engagée, faute de crédits.